Bruno Botella
Barbara Kasten
Ajay Kurian
Anton Lieberman
Sara Ludy
Bevis Martin & Charlie Youle
Philip Newcombe
Exhibition curated by Benoît Lamy de La Chapelle
EN
What is the 5th Dimension? A telepathic space? A new notion for Pierre Teilhard de Chardin’s “noosphere”? The
place for a new scientific understanding of cosmos? A brand new theosophy? From astrophysical research to
esoteric speculations on internet, including Maya’s calendar – pointing out that 2012 was the time for
ultimate
telluric transformation described as “the ascension to the 5th Dimension” – theories aiming at legitimizing
the
existence of another Dimension remain uncountable. While astrophysicists still don’t define it, this
scientific
void arouses a frenzy of mental constructions and desiring-productions as prolific as mind knows no limit.
This
represents a free and still empty space, detached from material contingencies maintained by an occidental
rationalist system, known for restraining creative power of the mind. And yet, it just happened that recent
times are enabling such mental constructions, to such a point that it would be premature and presumptuous to
judge them whimsical.
Far from considering those conceptions of a 5th Dimension as an art in itself, they nevertheless remain
prodigiously creative and above all, foster imagination to eventually give rise to a genuine aesthetic: those
of
esoteric book covers, those that one can find on Google-images after entering “5th Dimension”, combining
symbols
of ancient civilizations, Indian mandalas, supernovas and aurora borealis’ types of pictures… It is exactly
here
that a connection can be made between this aesthetic of aggregates, with no specific origin, and hardly
classifiable artworks which, at the very moment of the aesthetic experience, can barely be related to well
known
historical categories, those normally influencing our comprehension of artworks.
Such a state of mind may as well correspond to this 5th Dimension, that empty space giving free reign to the
often vain attempt to connect our perception to a fleeting memory, a repressed feeling, an unfounded
assemblage,
floating deep in our soul. Something exceeding our comprehension.
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FR
Qu’est ce que la 5ème dimension ? Un espace télépathique ? Une nouvelle appellation de la « noosphère »
théorisée par Pierre Teilhard de Chardin ? Le réceptacle d’une nouvelle compréhension scientifique du cosmos ?
Une nouvelle théosophie ? De la recherche en astrophysique, aux spéculations ésotériques sur le web, en
passant
par le calendrier Maya, indiquant pour 2012 un dernier processus de transformation terrestre décrit comme «
l’ascension dans la 5ème dimension », nombreux sont les commentaires visant à légitimer l’existence d’une
dimension supplémentaire à celles dorénavant admises. Alors que les astrophysiciens ne la définissent pas
encore, cette béance scientifique suscite la construction de délires et d’agencements aussi féconds que la
pensée ne connaît pas de limite. Il s’agit là d’un espace de liberté encore vierge, détaché des contingences
matérielles entretenues par le système rationaliste à l’occidental, propre à brider les puissances créatrices
de
l’esprit. Pourtant, les temps sont ainsi qu’ils favorisent de telles constructions mentales, constructions
qu’il
serait prématuré et présomptueux de juger fantasques.
Loin de considérer ces conceptions d’une 5ème dimension comme un art en soi, celles-ci restent néanmoins
prodigieusement créatives et surtout, éveillent dans l’imaginaire une inspiration donnant lieu à une véritable
esthétique : celle des images figurant sur les ouvrages d’ésotérisme, celle que l’on trouve sur Google-image
après avoir entré « 5ème dimension », amalgamant symboles de civilisations passées, mandalas indiens, images
de
supernovas et autres aurores boréales… C’est ici même qu’un point de jonction peut s’établir entre cette
esthétique agrégative, dénuée de véritable origine, et des oeuvres d’artistes difficilement classables selon
nous, des oeuvres qui, au moment même de la rencontre esthétique, n’évoquent qu’un rapport lointain avec les
catégories historiques connues, celle-là même qui conditionnent notre appréhension des oeuvres d’art.
Cet état d’esprit émanant de l’impression causée par de telles oeuvres pourrait aussi correspondre à cette
5ème
dimension, cet espace vide laissant libre cours à la tentative souvent vaine de raccorder nos perceptions à un
souvenir fugace, un sentiment refoulé, un agencement sans fondement, flottant au plus profond de notre âme.
Quelque chose qui nous dépasse.
Sara Ludy
Spheres 1-20, 2013
Video projection, sound 20 min
- Agenda magazine – Sam Steverlynck