ETIENNE BOSSUT

MARCH 28 - MAY 4, 2013

Press release

Une Belge journée

EN

With a sense of humor and puns that has nothing to envy François Morellet, his illustrious eldest, it is not surprising that for this new, nicely titled exhibition in Brussels, Etienne Bossut makes explicit reference to him. One can also see a tribute to this French artist, whose inventiveness and creativity are in tune with his formal rigor and his brilliant variations.

It’s the same sort of spirit one will find in the work of Etienne Bossut, with this ability to never position himself where we think we will find him, thwarting expectations, luring the viewer with natural ease. Indeed, what could be more normal for him than to seize the famous Tam Tam stool, icon of French design and all the plastic of the late 1960s, to rework its upper base according to his usual technique of molding colored plastic. Always oscillating closely between the appearance of painting and reality of sculpture allowed by the use of polyester, the practice of Etienne Bossut is in this case more tautological than ever. It differs from the readymade which some of his other achievements flirt with, where ambiguity is more assertive.

It also allows him to revisit in a single piece, certainly of monumental potential, some parts of the history of 20th century art, beginning with the wall installation, since this is indeed what is concerned with the possible development of this piece. While François Morellet, with his painting Blue Green Yellow Orange (1954) and Henry Massonnet, with his Tam Tam stool (1968), are of course explicitly summoned, a foray into the history of art and new technology still allows to broaden the field of vision. One can indeed find these colored circles in an amazing premonitory gouache by Sophie Taueber-Arp dating back to 1934 (Komposition mit Kreisen), but also as a basic background for our iPhones in this early twenty-first century…

Similarly, titling and exposing in the country of Magritte, Sans Objet, a pipe molded in an ashtray of the same color does (certainly) not lack sense and allows Bossut to indulge in one of his favorite pastimes, playing with words and objects on at least at two levels.

The artist is a follower of deployment: that of series, objects, colors, layouts, of accumulations themselves, as if it was a matter of exhausting speech by pushing it the outer limits of its variants, of its tautological redundancy, to turn the subject while leaving the interpretations open.

Bernard Marcelis

FR

Doté d’un sens de l’humour et du calembour qui n’a rien à envier à François Morellet, son illustre aîné, on ne s’étonnera guère qu’Etienne Bossut, pour cette nouvelle exposition à Bruxelles joliment titrée, y fasse explicitement référence. On peut y voir aussi un hommage à cet artiste français dont l’inventivité et la créativité sont au diapason de sa rigueur formelle et de ses déclinaisons jouissives.

C’est un peu le même esprit que l’on retrouve dans le travail d’Etienne Bossut, avec cette faculté à ne jamais se positionner là où l’on pense le trouver, à déjouer les attentes, à leurrer le regardeur avec une aisance naturelle. En effet, quoi de plus normal pour lui que de s’emparer du célèbre tabouret Tam Tam, icône du design français et du tout plastique de la fin des années 1960, pour retravailler sa base supérieure selon sa technique habituelle de moulage en plastique coloré. Oscillant toujours étroitement entre une apparence de peinture et une réalité de sculpture que permet l’utilisation du polyester, la pratique d’Etienne Bossut, dans ce cas-ci est plus tautologique que jamais. Elle s’écarte du ready-made avec lequel flirtent certaines autres de ses réalisations où l’ambigïté est plus affirmée.

Elle lui permet également de revisiter, avec une seule oeuvre, certes à potentiel monumental, quelques pans de l’histoire de l’art du XXe siècle, à commencer par celui de l’installation murale, puisque c’est bien de cela dont il s’agit avec le développement possible de cette pièce. Si François Morellet, avec son tableau Bleu Vert Jaune Orange (1954) et Henry Massonnet, avec son tabouret Tam Tam (1968), sont bien entendu explicitement convoqués, une petite incursion dans l’histoire de l’art et des nouvelles technologies permet encore d’en élargir le champ de vision. On peut en effet retrouver ces cercles colorés dans une étonnante gouache prémonitoire de Sophie Taueber –Arp datant de 1934 (Komposition mit Kreisen), mais aussi comme fond d’écran basique pour nos iPhone de ce début du XXIe siècle…

De la même façon, intituler, et exposer au pays de Magritte, Sans objet une pipe moulée dans un cendrier de la même couleur ne manque pas (d’affirmation) de sens et permet à Bossut de se livrer à une de ses occupations favorites, jouer sur les mots et les objets au minimum au deuxième degré.

L’artiste est un adepte du déploiement: celui des séries, des objets, des couleurs, des agencements, des accumulations même, comme s’il s’agissait d’épuiser le discours en le poussant aux limites extrêmes de ses variantes, de ses redondances tautologiques, de faire le tour du sujet tout en en laissant les interprétations ouvertes.

Bernard Marcelis

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